quarta-feira, 16 de abril de 2014

ACTUALITÉ



 LA GRÈVE DES ENSEIGNANTS DANS L’ÉTAT D’ESPIRITO SANTO : QUELQUES LIGNES

Depuis une semaine, les salles de classe de la quasi-totalité des écoles à responsabilité de l’État  d’Espírito Santo, au Brésil, sont vides. Pas d’élèves. Pas de professeurs ! Résultat d’une grève générale qui s’est étendue aux quatre coins de l’État. La liste de revendications est longue, mais la précarité des établissements scolaires et les bas salaires touchés pas les enseignants y sont en tête. Il évident que l’éducation au Brésil n’a jamais été dans l’ordre du jour des gouvernements, mais la situation est devenue insuportable, surtout cette année.


Tout le monde est au courant du fait que le Brésil va accueillir la coupe du monde de football cette année (en minuscule même, car je n’accorde aucune importance à cet évènement), et tout le monde le sait également que des milliards d’argent public sont dépensés (voire gaspillés) dans la construction des stades (connus aussi comme des éléphants blancs) qui seront l’arène d’importants matchs de foot pendant la coupe, mais complètement laissés au vent après cet évènement (ou vous croyez qu’à Manaus, un des sièges de la coupe, au milieu de la Forêt Amazonienne, il y aura du public capable de remplir cet « éléphant » pendant les matchs des championnats régionaux?) Et si on pense à l’argent public nécessaire pour l’entretien de ces stades après la coupe, les choses compliquent encore plus ! Dans ce sens, je ne doute pas qu’ils seront vite oubliés et qu’ils deviendront des monuments historiques où on n’y va que pour les photos montrant le mûrs qui tombent, ou les façades sans couleur, résistant bravement à l’action du temps !



Bref, revenons au sujet principal : la grève dans mon État. La pression de la part du gouvernement est grande : cette année il y aura lieu les élections - président, sénateurs, députés et gouverneurs d’état,  tous en quête de votes, ne pouvant voir leur image associée à l’incompétence administrative, bien au contraire, ils inondent les médias de publicité mettant en relief leur bon travail pendant le gouvernement : les dizaines d’hôpitaux construits ou reformés, les centaines de nouvelles écoles modernes et bien équipées, les investissements dans la sécurité et un tas d’autres bla, bla, bla... Ce qui n’est pas tout à fait faux, il devrait y avoir un bout de sincérité : il y a de nouveaux hôpitaux, de nouvelles écoles, et les investissements sont réels, mais tout juste assez pour qu’il y ait de quoi parler à la télévision, au journaux. Il s’agit là tout simplement d’une stratégie que l’on appelle ici « obras de fachada », c’est-à-dire des constructions situées près de grandes avenues, ou de quartiers d’élites fonctionnant comme la preuve d’un travail administratif bien mené. Or, si on prend le temps de visiter un quartier à quelques kilomètres de grands centres, on constatera que les pouvoirs publics l’ignorent complètement, et pourtant on est dans la même ville ! Sur la même île...


Enfin, malgrè toutes les pressions et les tentatives de désarticuler le mouvement de grève, en menaçant ceux qui refusent de reprendre le travail et qui restent à poing levé dans la bataille, la lutte continue, et ce n’est pas que pour des salaires justes, c’est surtout pour une éducation publique de qualité et respectée, tout en privilégiant sa base: les professeurs ! (MRM)


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